Éthique – Principes et règles d’action

Nous ne sommes pas des justiciers, criant à mort contre des « bourreaux d’enfants ». Gardons nous d’utiliser des termes tels que « parents bourreaux », « enfants martyres », biens vus par la presse à scandale, mais très éloignés de notre philosophie.

Notre seul but est d’assurer la protection des enfants.

Notre société a beaucoup changé, les parents sont plus jeunes et rencontrent de multiples problèmes. Si nous pouvons les aider à les résoudre avant le drame, c’est aussi notre rôle, cela fait partie de la prévention. Nous pouvons aussi promouvoir des actions d’appui aux parents en difficulté.

Rappelons toujours que nous ne nous battons pas pour enlever des enfants à leur famille. Nous souhaitons seulement, si cette décision a été prise, qu’elle le soit sans retard, pour les cas graves où la vie de l’enfant est en jeu. Nous savons bien que la famille est essentielle pour tout enfant, mais notre philosophie se résume ainsi : si la famille est dangereuse, l’enfant d’abord …

Les parents ne sont pas seuls en cause dans les cas de maltraitances. Des enfants ont à souffrir de violences hors du foyer familial. Depuis plusieurs années, la société a une meilleure connaissance des abus sexuels intra ou extra familiaux. Le rôle de nos comités est de réagir et d’intervenir sans retard lorsqu’une information lui parvient.

COLLABORATION AVEC LES INSTITUTIONS

Nous devons collaborer avec tous les travailleurs sociaux de toutes les spécialités, sans jamais chercher à nous substituer à eux. Mais il est évident que, devant un refus évident de coopération, le Comité concerné pourra intervenir à tout autre niveau pour sauver un enfant.

Les meilleurs rapports doivent être entretenus avec les magistrats.

Les comités doivent se faire connaître de toutes les personnes concernées par la protection de l’enfance, et s’efforcer de s’en faire apprécier. Les Comités doivent être représentés dans tous les Conseils départementaux de prévention des mauvais traitements à enfants et se tenir à l’éthique de la Fédération.

DÉPISTAGE ET PRÉVENTION

Notre action est axée sur la défense des droits de l’enfant, la reconnaissance de ses besoins spécifiques et tout particulièrement la protection de l’enfant en danger.

Nous ne devons pas nous contenter d’attendre des signalements d’enfants maltraités. Nous savons bien, hélas, que chaque campagne d’information est suivie de nombreux signalements. Pour assurer le dépistage des enfants qui ont besoin de nous, nous devons travailler à nous faire connaître (radio, presse, télévision) et assurer dans la mesure du possible des écoutes téléphoniques et des permanences d’accueil.

Pour participer à des actions de prévention primaire efficace, il est nécessaire de renforcer les actions d’information – sensibilisation sur l’ensemble de la population. Persévérons donc à informer le public.

ESTER EN JUSTICE

La Fédération peut se porter partie civile, mais elle ne le fait que dans des cas très précis. Notre but est de démontrer que certaines carences sont lourdes de conséquences : poste de juges vacants ou occupés par des personnes non formées, AEMO non suivies, manque de coordination des services, etc. Il n’est pas question d’abuser des procédures.

SIGNALEMENTS, ANONYMAT, DISCRETION

Pour tous les Comités, une règle d’or : le secret absolu doit être gardé sur l’origine du signalement, sauf accord formel de la personne ayant effectué ce signalement. Toutes les garanties de discrétion doivent être apportées.

La fédération peut et doit être consultée pour toute affaire dont l’importance nécessite son intervention au niveau national, ou dont la difficulté demande son aide

TRAITEMENT DES SIGNALEMENTS

Lorsqu’un Comité est alerté, il doit, après vérification bien entendu, contacter les services de protection de l’enfance, ou le Parquet en cas d’urgence

Le numéro de téléphone national 119 ne modifie en rien cette façon d’intervenir. Ce numéro sera utilisé par certains usagers, mais d’autres préfèreront s’adresser au Comité local, lorsqu’il en existe un. Ce qui n’exclut nullement un partenariat.

Le seul but de la Fédération est d’apporter à l’enfant en danger le soutien auquel il peut prétendre dans une société dite civilisée .De nombreuses autres associations ont pour mission de s’occuper d’enfants, chacune avec sa spécificité. Nous devons entretenir avec elles les meilleurs relations mais nous ne pouvons être partie prenante pour tout. Nous ne devons pas négliger de nous occuper d’un « enfant du divorce », par exemple ou d’un enfant drogué en danger, mais uniquement dans des cas particuliers. Nous ne pouvons hélas tout faire, nous n’en avons ni les moyens, ni la prétention.

NOUS NE PRENONS JAMAIS PARTI DANS LES AFFAIRES DE DIVORCE

Nous sommes parfois sollicités par des associations militant pour telle ou telle cause (par exemple la peine de mort, l’IVG, la contraception, etc.) ATTENTION: NOUS NE PRENONS PAS PARTI dans ces débats. Chacun est libre d’avoir ses opinions mais un Comité ne peut user de son influence pour des causes non défendues par la Fédération. Aucune intervention au niveau national ne peut être faite par les comités sans signature du Président de la Fédération.