La sûreté départementale du Puy-de-Dôme dispose désormais, au sein même du commissariat central de Clermont, d’un espace spécialement équipé pour l’audition des mineurs victimes d’infractions sexuelles.
Article LA MONTAGNE du 27/06/2017
Un lieu sanctuarisé et rassurant
Tout est parti d’une simple rencontre.
Celle entre Céline Seignez, responsable administrative de l’association Solidarité Santé 63 (comité Alexis-Danan 63) et le commandant Maryline Domeau, chef de l’unité de protection sociale de la sûreté départementale du Puy-de-Dôme, autour du cas d’une petite fille roumaine vivant dans la rue.
Lors de leurs échanges, les deux femmes évoquèrent plus largement la situation des mineurs victimes, et plus particulièrement l’absence d’une salle d’audition qui pourrait leur être réservée, au sein même du nouveau commissariat central clermontois.
Alors que Céline Seignez proposait qu’un projet de création d’un espace dédié soit présenté au comité Alexis-Danan (CAD, ex- Enfance majuscule), afin d’en financer une partie, le commandant Domeau partait à la rencontre, à Paris, de Martine Brousse, présidente nationale de l’association La voix de l’enfant, pour lui présenter le projet d’aménagement.
La brigade ne dispose que de cinq policiers.
Lors d’une réunion organisée en janvier 2016 au commissariat, les deux associations s’engageaient à financer la réalisation de cette salle. Le CAD prenait notamment en charge l’aménagement de la salle d’audition et La voix de l’enfant finançait la partie technique, tout en proposant de créer également une salle de confrontation protégée.
À l’issue des travaux et d’une période d’essais, le premier entretien d’un enfant victime s’est déroulé le 5 avril dernier et la salle de confrontation a été utilisée pour la première fois le 22 mars.
« Cette salle d’audition était bien prévue dans les plans du nouvel hôtel de police, mais elle n’était pas équipée du matériel adéquat, faute de budget », a rappelé le commissaire Nicolas Joseph, commandant la sûreté départementale, vendredi, lors de son inauguration. « Une pièce sanctuarisée, avec un cadre rassurant, des moyens vidéos intégrés et discrets pour ne pas perturber le mineur, une capacité d’enregistrement de qualité pour retranscrire les entretiens, des vitres sans tain pour reconnaître l’auteur sont autant d’éléments indispensables pour que la brigade de protection des familles puisse mener ses missions à bien », a-t-il ajouté. Même si elle ne dispose, pour cela, que de cinq fonctionnaires de police .
(*) Pour un coût total de 28.000 euros. À noter que le Rotary club de Clermont a également apporté son soutien à cette opération.
Christian Lefèvre